HISTOIRE DE LA PSYCHOLOGIE L1 PSYCHO
PLAN DU COURS :
I. Histoire de la Psychologie
II. Histoire de la Psychologie Clinique
III. Histoire de la Psychopathologie
IV. Histoire de la Psychiatrie
V. Histoire de la Psychologie Cognitive – Psychologie Générale
VI. Histoire de la Psychologie Sociale
VII. Histoire de la Psychologie du Travail (CM 09 à 11)
Histoire de la psychologie française
Les philosophes traitent au départ les questions psychologiques. En France, l’histoire de la psychologie est liée à l’histoire de la philosophie. Les premiers ouvrages en français débutent avec la philosophie de Descartes.
Il n’existe pas pour John Locke d’inné, tout se réclame de l’expérience. Il va décrire les faits et tenter de mettre en évidence des lois générales pour montrer que des phénomènes se produisent. Ces faits suffisent à fonder ce qu’il appelle la science de la nature, ces idées viennent de l’expérience elle seule. Pour lui les idées viennent de deux origines :
– Choses extérieures et matérielles qui sont des objets de la
sensation
– Les opérations de notre esprit sont ce qu’il appelle « les objets de la réflexion ». Avant l’apparition de la sensation ou de la réflexion notre esprit n’a aucune idée
Pour lui les impressions sont purement affectives. Locke a été un des premiers à préconiser l’étude de l’esprit humain qui s’appuie sur l’expérience. Il a été l’un des premiers à avoir établi les conditions de la naissance de la psychologie.
Après lui, d’autres philosophes ont développés cette même idée : l’être humain ne possède rien d’autre que ce qu’il a reçu de l’expérience. Il donne un exemple intéressant : une statue est dépourvue d’idées, elle s’ouvrirait en commençant par l’odorat, si on lui fait respirer l’odeur d’une rose elle va s’imprégner de l’odeur de la rose. Pour l’homme cette sensation pourrait venir nourrir ce qu’il appelle les tensions mentales .
Locke et d’autres vont s’intéresser à la question des sensations, des sentiments, des idées, tout ce qui est en lien avec les opérations de l’esprit. Il y a toute une réflexion autour de ces fonctions mentales qui dérivent des sensations transformées Certains auteurs vont apporter aux sensations des privilèges excessifs. Une psychologie apparaît maintenant d’une théorie générale de l’être, une métaphysique spéciale : la psychologie va apparaître à côté de la cosmologie, de la théologie, etc … Christian Wolff va faire naître une psychologie empirique qui va traiter sur une méthode scientifique tout ce qui relève du domaine de l’expérience.
Cette psychologie empirique est fondée sur l’observation sur les diverses facultés de l’âme. Elle donne des analyses précises sur des mécanismes comme la mémoire, le rêve. Wolf va classer ces mécanismes et il va remarquer qu’il existe des différences d’intensité entre les sensations, les perceptions et il va essayer de mesurer ces différences d’intensité.
Ces travaux sur ces mesures d’intensité vont avoir une influence sur l’histoire ultérieure de la psychologie puisque à partir de ce moment là, la partie de la philosophie qui va traiter et s’intéresser à la nouvelle va contribuer à développer tous les travaux ultérieurs dans le domaine de la psychologie.
Le mot psychologie apparaît dans un essai de Charles Bonnet qui va recommander que l’on s’intéresse à ce qu’il appelle l’observation interne de soi : l’introspection. Il y a de nombreux débats à l’époque et les grands philosophes ne sont pas d’accord entre eux. Dans ce contexte va se développer des travaux sur une psychologie qui est fondé sur une introspection ; aidée à l’époque par la biologie, la physiologie et les recherches sur les pathologies mentales
L’observation intérieure est fondée sur la propriété que possède notre conscience à se rendre compte d’elle-même de ce qui se passe en nous. Ce que les futurs psychologues confirmeront.
1ère moitié du 19ème siècle
Renouveau de la philosophie et des sciences.
A) L’école Idéologiste :
Le terme de psychologie n’est pas accepté par les idéologues français car pour eux ce terme est associé à la métaphysique. Cette école repose sur une méthode d’analyse des idées qui décompose les
connaissances, qui les réduit par des abstractions et qui en fait ses sortes de combinaisons traduites sous formes d’équations successives. Ils considèrent premièrement que toutes nos idées viennent des sensations. Qu’une sensation pure et simple n’est qu’une modification de notre être et ne renferme aucun jugement. La sensation de résistance est la seule qui nous apprenne à nous rapporter à quelque chose qui est en dehors de nous. On va retrouver de nombreux philosophes et scientifiques (Pinel, Esquimol, Bichat, Cabanis, etc …)
Cabanis considérait que la médecine devait être informée par la philosophie de façon à mettre en avant les préoccupations psychologiques issues de l’étude de la folie puisque les médecins de l’époque qui s’intéressent aux troubles mentaux s’intéressent de près à la folie. Pour lui, les idées sont le fruit d’une sensibilité interne, c’est-à-dire une sensibilité liée aux organes et véhiculée par les nerfs. Il note aussi que la mémoire et l’imagination se passent des sens pour s’imposer à nous. Il va distinguer une sensibilité de la pensée qui va plutôt du côté du corps et une sensibilité de l’âme. Il explique que la physiologie nerveuse va lui permettre de cerner cette sensibilité interne. Il a été le premier à soulever le problème de l’organogenèse. Il va s’intéresser à la psychogenèse des maladies mentales. L’étude des origines et de l’évolution des fonctions psychiques.
De Tracy s’intéresse à la physiologie et à la pathologie. Il va s’intéresser à l’étude des enfants, de fous et des animaux et va expliquer que l’individu n’existe pas sans ses sensations et sans ses idées. Il considère que la connaissance de la
manière dont nous formons nos idées est à la base de toutes les sciences. Ce courant idéologique est à la base des sciences.
Pierre LAROMIGUIERE s’intéresse aux questions des facultés de l’âme et celle de l’origine des idées. Il va s’intéresser aux facultés intellectuelles et aux facultés volontaires qui dérivent de l’attention. Il va expliquer que toute la vie mentale dérive d’une sensation. Tous les pouvoirs attribuables à l’âme s’appliquent aux sensations pour en tirer des idées.
B) La médecine mentale
Mesmer est le créateur de ce qu’on appelle le magnétisme animal qui à l’époque est une thérapeutique qui est capable de guérir et de
prévenir toutes les maladies. Il va travailler avec des aimants et les positionner, ce qui va entraîner des modifications psychiques chez les patients. Il pensait que la maladie mentale résultait d’une mauvaise répartition de ce qu’il appelle « fluides ». Ce fluide qui pour lui était source de guérison, c’était par lui qu’on guérissait la maladie. Il restaure l’équilibre perdu chez le malade.
De Chastenet va introduire quelques variantes dans la pratique du magnétisme. Il s’est intéressé au somnambulisme. Il explique que l’on ne peut pas être magnétisé malgré soi, il faut émettre un état de transe qui suppose que le patient soit d’accord. Il faut aussi une relation de confiance entre le patient et le magnétiseur. Il va provoquer un état de conscience modifié grâce au magnétisme, et à partir de là il va mettre en évidence les souvenirs enfouis, oubliés. Pendant la crise
provoquée les sensations chez les patients vont évidemment être importantes.
Pinel est psychiatre, il s’intéresse à la question de la manie et essaye de développer un « traitement moral ». Il va appliquer à des troubles mentaux la méthode analytique, il va s’intéresser à tout un groupe de maladies mentales (manie, démence, mélancolie, l’idiotisme, etc …).
C) La phrénologie de Gall
Gall va s’intéresser au fonctionnement de l’esprit mais du côté organique. Il a fait une sorte de cartographie de toutes ces facultés.
Flourens va montrer que le cerveau est tout indépendant, qu’il y a une unité de l’intelligence et que les facultés de percevoir, de voir et de juger sont situés dans un même lieu et non dans des lieux différents.
Gall a l’intuition qu’il se passe quelque chose, qu’il y a des zones dans le cerveau.
À partir des travaux de Paul Broca vont se developper toute une série de recherches sur les cartes des centres dans le cerveau, le cortex, etc …
D) Philosophie Spiritualiste
Victor Cousin va s’intéresser à la conscience, à l’imagination, à la volonté.
Louis Bautain va donner une psychologie pure, une psychologie qui étudie l’homme dans son essence, dans son fond le plus caché.
Une psychologie bien plus expérimentale qui va s’intéresser aux phénomènes bien plus superficiels.
Jouffroy qui continue à s’intéresser à la sensibilité, à l’intelligence spontanée. La volonté c’est la seule qui est capable de pouvoir produire une connaissance. Dans l’âme il y a une faculté intelligente qui peut recevoir le secours de la volonté mais qui peut aussi se passer d’elle pour nous faire agir, faire en sorte qu’on développe des actes, qu’on agisse. La volonté peut soit apparaître soit disparaître et l’intelligence persiste. La psychologie peut aider à comprendre ces phénomènes car c’est une nouvelle science. Il va surtout s’intéresser à deux éléments : les phénomènes intérieurs et la possibilité de constater leurs lois.
Auguste Comte dit que la notion de conscience rétrécit l’intelligence. En travaillant sur la conscience on va se limiter à l’étude de l’homme adulte plutôt sain, on va exclure le fou, l’enfant et l’animal. Le sentiment du « moi » n’est qu’une donnée immédiate de la conscience. Il propose de remplacer la psychologie par deux disciplines : la phrénologie et la sociologie. La psychologie pourrait plutôt travailler selon lui sur les domaines qui sont difficile d’accès.
Seconde Moitié du 19ème Siècle
Combats pour une reconnaissance officielle de la psychologie.
Ribot veut introduire à l’université la psychologie en mettant une science autonome. Il va fonder une science autonome fondée sur les observations. Il va essayer de rapprocher la psychologie de la biologie.
Alfred BINET psychologie différentielle. Il va mesurer les différences psychologiques entre les individus fin 19ème siècle.
Première moitié 20ème siècle
Pierre JANET s’inspire des travaux de Ribaut et va lui succéder au collège de France. Il a donné à la vie psychique une représentation hiérarchisée dans laquelle les fonctions supérieures exercent un
contrôle sur les activités intérieures automatiques. Il va s’intéresser à l’étude du psychisme et plus particulièrement à l’étude du fonctionnement mental. Il va étudier les automatismes : l’automatisme total (qu’il va observer autour d’un état pathologique chez des individus exposés à des chocs ou des émotions) et l’automatisme partiel (il va regarder comment les individus fonctionnent à la suite de chocs particuliers dans lesquels la conscience de l’individu reste intact).
Piéron va développer des travaux pour se dégager de la pathologie et pour travailler sur une psychologie comme une science biologique. Il va s’intéresser à l’étude objective du comportement des organismes, sur le sommeil aussi, et il va travailler sur le syndrome conventionnel (des syndromes engendrés chez des personnes qui ont subit des traumatismes de guerre).
Après la guerre de 14 réforme de la licence de psychologie, certificat de psychologie en 1920.