Psychologie cognitive L2 PSYCHO

Première partie, Psychologie Cognitive L2 PSYCHO

PROGRAMME 

CM1-CM4 Emotion 

CM5-CM6 Processus exécutifs 

CM7-CM8 Mémoire de travail 

CM9-CM10 Imagerie mentale 

CM11-CM12 Langage 

EMOTION

Bibliographie : Traité de psychologie des émotions de Sander et Scherer. 

DEFINITION DE L’EMOTION 

->Les émotions sont couteuses au niveau de l’énergie demandé à l’organisme et à la cognition. On peut donc se demander en quoi elles sont utiles, et comment on peut les contrôler. 

->Les émotions évolue et change avec l’âge, car ce ne sont pas forcément les mêmes mécanismes. ->Elles peuvent servir en cas de sauvegarde de nous même ou de l’espèce, et sont présentes aussi chez les animaux (structure spécifique aux émotions présentes aussi chez les animaux). 

->Le ressenti de l’expérience émotionnelle qu’on est en train de vivre est subjectif, un même individu ne vivra pas une situation de la même manière qu’un autre. 

->On va s’intéresser aux variations d’une même émotion selon les individus en repérant les similitudes et différence dans l’émergence de celle-ci. 

->On est censé retrouvé les émotions de base de manière universelle dans les cultures diverses et variées. 

L’émotion est un concept hypothétique non observable directement. On doit donc chercher des indicateurs observables que l’on peut définir. On dit qu’il faut passer par une opérationnalisation, afin d’avoir une définition opérationnelle (avec donc de multiples indicateurs observables). Le plus souvent, les émotions sont en opposition avec les phénomènes affectifs, on peut donc essayer de les définir en fonction de ces derniers. 

PHENOMENE AFFECTIFS 

EMOTION : est en réaction à un stimulus et dure de manière courte dans le temps, elle est dynamique. A un certain moment, elle disparait pour laisser place à d’autres émotions. Exemple : colère, joie, dégout, tristesse, honte, peur. STYLE INTERPERSONNELLE : style affectif utilisé pour interagir avec d’autres personnes. Exemple : méprisant, froid, chaleureux. 

TRAIT AFFECTIF : défini la personne dans sa globalité, caractéristique que l’individu possède. C’est une tendance à sentir une humeur plus fréquemment et sur une plus longue période OU agir avec une émotion plus facilement. Exemple : nerveux, insouciant, anxieux. 

ATTITUDE : croyances et prédispositions envers des objets ou personnes. Exemple : désirant, haïssant, aimant. HUMEUR : c’est un état affectif durable, diffus et prolongé dans le temps (contrairement aux émotions). Elle peut durer plusieurs heures. Exemple : optimiste, déprimé, irritable. 

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AUTRES DEFINITIONS 

92 définitions recensées (Kleinginna, 1981) avec différentes classes de définitions : 

-les mécanismes physiologiques : en se référant aux battements de cœur, dilatation des pupilles, transpiration, … -les catégories de stimuli déclencheurs : ce qui éveille l’état physiologique de mon organisme. -la dimension subjective : essayer de comprendre et recueillir les descriptions de ce que les gens ressentent lors d’une expérience émotionnelle. 

-l’expression des comportements émotionnels : on regarde les expressions faciales ou corporelles. 

Le terme émotion n’est pas synonyme de sentiment. Un sentiment est une ressenti subjectif de ce que nous sommes en train de vivre dans une expérience émotionnelle. Le sentiment fait partie de l’émotion. 

Les émotions se caractérisent par les composantes suivantes

-sentiment, 

-réponse physiologique, 

-expression motrice, 

tendance à l’action (on a envie d’agir, mais on ne passe pas à l’acte), 

évaluation cognitive : elle n’est pas forcement consciente, l’objectif principal est de réaliser nos besoins et nos objectifs. Elle dépendant de notre environnement. (Je n’ai pas bu depuis 2 jours, l’objectif est de boire, notre organisme va se focaliser sur trouver de l’eau, on va évaluer l’environnement pour atteindre cette objectif, l’émotion est alors la joie / si j’ai bu 3 litres d’eau, mon organisme peut réagir face à l’eau avec du dégout). 

-> Les émotions sont un ensemble de processus qui inclut plusieurs composantes qui vont donner une émotion particulière. 

-> Les émotions nous permettent d’avoir des comportements de sauvegarde et de détecter tous les comportements dangereux. 

Quelques définitions : 

-James (1884): les changements corporels suivent directement la perception d’un fait excitant et le sentiment de ces changements quand ils se produisent est une émotion. 

-Frijda (1986) : les émotions sont des tendances à l’action. 

-Le Doux (1994) : les émotions sont affectivement chargés, subjectivement éprouvés états de conscience. -Damasio (1998) : le terme émotion doit être utilisé pour désigner un ensemble de réponses évoquées par de différentes parties du cerveau vers le corps, et des parties du cerveau vers d’autres parties du cerveau. -Rolls (1999) : les états provoqués par des punitions et des récompenses. 

-Scherer (2001) : un ensemble de variations épisodiques dans plusieurs composantes de l’organisme en réponse à des événements évalués comme importants pour l’organisme. 

COURANTS THEORIQUES CLASSIQUES 

THEORIE PERIPHERALISTE 

(James et Lange) : la source de nos émotions est dans notre corps, dans nos organes, et non dans notre cerveau. 

« Si je me promène dans la forêt et je vois un ours, probablement je tremble, le rythme de mon cœur s’accélère, mes yeux s’écarquillent, je cris, et je me sauve : j’ai peur. » 

Est-ce que je ressens l’émotion et je tremble ? Est-ce que parce que je tremble que je ressens l’émotion ? => Toujours pas de réponse claire aujourd’hui. 

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Pour James : « il est certain que, grâce à une sorte d’influence immédiate, certaines perceptions produisent dans le corps des modifications organiques très étendues, avant que surgisse dans la conscience une émotion. » 

Quand il décrit les émotions, il fait une distinction entre deux situations : l’une où l’émotion est très forte, et l’autre où l’émotion est faible. Il est beaucoup plus facile de raisonner sur les émotions vécu lors de situation forte, dans un cadre où elles sont claires et intenses. 

Critiques : le corps est capable d’anticipation suite à une situation (une réponse de peur face à une araignée peut être automatique), et certaines manifestation physiologique ne sont pas propre à une émotion particulière (augmentation du rythme cardiaque). 

Pour lange : propose une version similaire à celle de James. 

« Je suis menacé par un pistolet chargé, je tremble, mon cœur palpite : j’ai peur. » 

=> Les changements corporels sont à l’origine de l’émotion. 

Théorie de James Lange, théorie périphérique, périphéraliste. 

Sa version forte, fondation des bases de théories de rétroaction corporelle (feedback proprioceptif). Si on est capable de contracter de manière volontaire nos muscles de sorte à ce que l’expression sur le visage soit celle de la joie, on déclenche un ensemble de processus pouvant faire émerger l’émotion, sans qu’il n’y ait dans notre environnement un stimulus déclencheur. Par exemple, si on est triste, on peut sourire pour diminuer notre tristesse. 

Quelques points : 

-Déclenchement directs des modifications physiologiques par un évènement excitant donnant l’émotion ? -Comment cela se passe exactement ? 

-Quels sont exactement les modifications que produit un événement particulier ? 

-Ces modifications sont elles spécifique à cet événement ? 

-Pourquoi produit il ces modifications et pas d’autres ? 

THEORIE CENTRALISTE 

(Cannon et Bard) : le cerveau dirige les émotions. 

D’après Cannon, il existe des processus centraux permettant l’intégration de l’expérience sensorielle puis les déclenchements indépendants de l’émotion et de la réponse physiologique. L’émotion et les réactions physiologiques ne dépendent pas l’une de l’autre, elles se font en parallèle. 

Critique principales de la théorie périphéraliste : 

– Le comportement émotionnel n’est pas altéré lorsque les viscères sont déconnectés du cerveau. – Les mêmes changements viscéraux dans des états émotionnels différents et dans des états non émotionnels (fièvre et digestion). 

– Les viscères sont peu sensibles. 

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– Les changements viscéraux sont trop lents pour être la source des émotions. 

– Une induction artificielle de changements viscéraux n’induit pas d’émotion. 

On appelle cette théorie la théorie centraliste car elle situe la source de l’émergence des émotions dans le système nerveux centrale. Les traitements perceptifs se font dans les différents cortex cérébraux. L’intégration des informations se fait dans le thalamus. A partir d’ici, deux voies (totalement indépendante) sont possibles : l’une empreinte différentes structures sous-cortical qui amène à avoir un ressenti subjectif d’une émotion particulière ; et l’autre implique le système nerveux autonome qui amène à une réponse physiologique du corps. 

Point faible de la critique : 

-Qu’en est-il des autres réponses corporelles ? (contraction musculaire, quand on serre les mains en étant en colère). -Qu’en est-il du rôle des représentations mentales de l’activité corporelle ? (théorie de la cognition incarnée) Tout ce qui est réponse corporelle musculaire est trop négligé. Les représentations mentales de l’activité corporelle aussi, il faudrait prendre en compte notre passé pour comprendre nos réactions dans des situations similaires du présent, prendre en compte la réactivation de nos expériences passées, aussi appelée imagerie mentale, elle serait aussi responsable de l’émergence des émotions 

Impact fort de la théorie : implication du thalamus et d’hypothalamus dans l’émotion. 

L’hypothalamus (structure sous-corticale) est le centre régulateur des réponses somatiques, comportementales et physiologiques végétatives. Fait la connexion entre le système nerveux, le système endocrinien (hormone) et différentes structures impliquée dans la mémoire et le traitement des émotions. Il est situé au cœur du cerveau et a pour rôle de contrôler les réponses physiologiques de notre organisme. Il est présent chez tous les animaux. 

Le thalamus (structure sous-corticale) est situé dans le diencéphale, entre le cortex cérébral et le mésencéphale. -Transfère les informations entre le midbrain et le cortex. 

-Régule le sommeil, vigilance et l’état de veille. 

-Traite les différentes informations sensorielles entrant dans l’organisme. Tout ce qui est capté par les récepteurs sensoriels, sera par la suite dirigé dans le cerveau pour les faire traiter. Les informations traitées par la rétine vont arriver dans les noyaux spécifiques du thalamus. Pour que l’émergence de l’émotion se fasse on a besoin du thalamus pour dispatcher les informations. 

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Premières propositions des circuits cérébraux 

Papez : les circuits permettent essentiellement d’expliquer comment nous mémorisons et traitons les informations émotionnelles. Notre environnement externe et les différentes informations sont captés par les récepteurs sensoriels et arrivent vers le thalamus. Ce dernier (le thalamus) peut envoyer les informations à différents endroits du cerveau : 

-> vers l’hypothalamus qui apporte une réponse physiologique rapide. 

-> vers le cortex sensoriel puis vers le cortex singulaire où il y a une intégration de différentes sensations = création d’un souvenir de l’évènement passé (qui peut être émotionnel). Si l’on vit une situation semblable non émotionnelle, le souvenir peut être évoqué et peut amener à avoir des réponses qui active l’hippocampe (active les souvenirs) puis l’hypothalamus (=on retrouve une réponse physiologique) 

-> l’hypothalamus reçoit aussi des informations par la voie corticale, dans ce cas là on va avoir une prise de conscience de ce qu’on perçoit. 

Permet de répondre de manière rapide et courte pour un stimulus qui nécessite une réponse adaptative par une réaction physiologique. On a donc une voie perceptive et une voie sensorielle qui vont nous permettre de dire qu’on éprouve de la joie ou quoi que ce soit. 

=>Propose un circuit cérébral comme mécanisme 

émotionnel. 

1) Faisceau mammillothalamique (dit de Vicq d’Azyr) 

2) Capsule interne 

3) Cingulum 

4) Fornix 

LA THEORIE DU CERVEAU TRI-UNIQUE (MacLean) 

Propose la théorie évolutionniste du cerveau : 

-« système limbique » : important pour le traitement des émotions. 

-Se centre sur une structure mnésique (hippocampe). 

-Evolution des espèces et du cerveau. Le cerveau en évoluant se complexifie pour nous permettre d’avoir une large panoplie de réponse et capacité pour appréhender le monde afin d’être libre arbitre de soi-même. -A l’aide de structure cérébrales importantes, si on regarde les autres espèces, on a des structures similaires = structure primitive (traite les émotions fondamentales pour notre survie. 

Système limbique : c’est le circuit de Papez et d’autres circuits cérébraux incluant comme l’amygdale et le cortex préfrontal. On considérait l’amygdale comme le cœur de la peur. Aujourd’hui, on sait que l’amygdale n’est pas forcément impliquée dans la peur mais dans la détection des situations qui semble éveillant (arousal). L’amygdale reçoit et dispache les infos dans des structure 

corticale et sous cortical, elle module nos 

comportements et pas seulement des réponses 

physiologiques reflexes. C’est une structure qui 

va nous permettre d’avoir les réactions 

émotionnelles immédiates et qui devraient être 

adaptatifs, et donc bon pour notre organisme 

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Le cerveau émotionnel avec une architecture tri-unique: 

cerveau reptilien (primitif): permet des mécanismes de défense 

= production d’un comportement pour éviter un danger, de 

reproduction comme réponse/stimulis. Réaction de type 

émotionnel, pas de réflexion et/ou prise de conscience sur 

l’émotion. 

cerveau paléo-mammalien (limbique) : dans ce cerveau que se 

situe le système limbique, élaboration d’émotion. Permet 

l’émergence des différentes émotions mais ne permet pas de 

raisonner et prendre en compte les circonstances et contextes = il est dans l’émotion pure. –néo-mammalien (primate) : néo-cortex, notre matière grise qui s’est complexifié et élargie, propre aux primates. Permet de raisonner, de penser et comprendre les émotions que l’on éprouve. 

Ce qui est important : l’accord de la communauté scientifique sur les composantes : 

– l’événement (externe ou interne) provoque des modifications dans le corps/esprit et va être la source d’X traitement et processus qui aboutissent à l’émotion. 

la perception (ou imagination) de cet évènement. Si je n’ai à ma disposition rien qui permet de percevoir, l’émergence des émotions seraient compromises. On peut déclencher les émotions par imagerie mentale, mais pour cela il faut une expérience du monde physique. 

réactions corporelles : physiologie incluse, ainsi que la motricité comme une réponse. 

tendances à l’action : j’ai envie d’agir d’une manière particulière, ce n’est pas pour autant que je passe toujours à l’acte. 

sentiment subjectif : conscient de l’émotion qu’on est en train de vivre, on est capable de lui donner un nom. Mais il n’est pas nécessaire pour que l’émotion soit présente. 

La question toujours d’actualité: la réponse corporelle précède ou non l’émotion? 

COURANTS THEORIQUES MODERNES 

->Théories de la rétroaction corporelle 

->Théories néo-jamesiennes 

->Théorie bi-factorielle 

->Théories des émotions de base 

->Théories adaptationnistes 

->Théories dimensionnelles 

->Théories de l’évaluation cognitive 

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THEORIES DE LA RETROACTION CORPORELLE (rappel : viens de la théorie de James-Lange) : 

-Si on considère que l’émergence des émotions est conditionnée par l’apparition de changement dans notre organisme. Si je suis capable de reproduire le pattern de ces réponses physiologique et motrice, alors je suis capable de faire émerger une émotion ou augmenter d’avantage une émotion qui est là. 

-Production volontaire et dépassionnée des modifications corporelle = émotion. 

-Le visage a un rôle central dans l‘expérience émotionnelle (Darwin, James, Tomkins, Izard, Ekman). -Hypothèse de rétroaction faciale => Il existe une double relation entre le visage et l’expérience émotionnelle. -Si on est par-exemple dans un état neutre et qu’on fait volontairement l’expression de sourire alors qu’il n’y a rien qui prête à sourire dans l’environnement, rien que de l’avoir fait va créer un changement dans le ressenti subjectif 

Division en trois hypothèses (Tourangeau et Ellsworth, 1979) 

1. Hypothèse de la nécessité : une expression faciale appropriée est nécessaire pour induire une émotion (il est nécessaire de sourire pour éprouver la joie). 

2. Hypothèse de la suffisance : une expression faciale est suffisante pour produire une émotion (il suffit de sourire pour éprouver la joie). Il n’y a rien besoin d’autres, pas de contexte particulier pour qu’une émotion émerge 3. Hypothèse de la monocité : la force de l’expression faciale est corrélée positivement avec l’intensité de l’expérience émotionnelle (plus fortement on sourit plus on éprouve la joie). 

Expérience de Strack, Martin, Stepper (1988) 

Tâche : évaluation du côté amusant de 4 dessins animés et évaluation de son propre état émotionnel. Ils doivent écrire avec le stylo entre les dents avec soit la bouche ouverte (sourire), soit la bouche fermé (neutre). On leur donne pour prétexte : expérience qui porte sur l’adaptation des personnes handicapées moteurs qui n’ont plus usage de leur main à l’écriture grâce à l’utilisation de la bouche pour écrire, ils ne sont donc pas conscient d’avoir une expression faciale. 

Résultats pour les sujets ayant simulé un sourire : 

-évaluent les dessins animés comme plus plaisants que ceux dont le sourire est inhibé 

-rapportent avoir des sentiments émotionnels plus forts 

Expérience de Soussignan (2002) 

Au lieu de 2 émotions, il y en a ici 4 : mâchoire tombante (contrôle) / pression de lèvres / étirement du coin des lèvres / étirement du coin des lèvres et montée des joues. Les résultats sont les mêmes que précédemment. 

Quelle est la nature de l’information provenant du visage? Comment crée-t-elle l’expérience émotionnelle? –Processus cognitifs : la perception de sa propre expression faciale génère l’émotion (Bem, 1967, 1972; Laird, 1974, 1984) 

Processus physiologiques : sont suffisants pour générer les réactions affectives. La médiation cognitive n’est pas nécessaire. La conscience de l’expression n’est pas nécessaire. (Ekman et al., 1983; Izard, 1977; Tomkins, 1962). L’émotion émerge avant la prise de conscience de ce qu’il se passe. 

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THEORIES NEO-JAMESIENNES 

Le rôle causal des changements corporels dans l’émotion : théorie des marqueurs somatiques (Damasio, 1994). 

Tout au long de notre vie nous vivons des expériences émotionnelles. Notre organisme est dans un état spécifique à l’émotion et la situation dans laquelle celle-ci émerge. On est amené à vivre plusieurs fois les émotions car notre vie n’est pas monotone, on reconnait les émotions, on associe le groupe des situations aux signaux spécifiques de l’émotion = création de marqueurs somatiques. 

Cette activation va optimiser les décisions qu’on va prendre dans une situation = être plus adapté. 

L’établissement d’un triple lien entre: 

-Les signaux relatifs (de notre corps) à certaines situations particulières de manière régulière. On fait toujours des associations entre les signaux, les situations et les conséquences. 

-Les différents types d’états du corps : chaque état spécifique est associé à des situations similaires permettant de faire des différentiations. 

-Les effecteurs de ces états du corps : on implique notre corps dans l’action 

Grâce à l’activation des marqueurs somatiques : pré-triage inconscient. Ils se créent au fur et à mesure de notre vie. Plus on les répète, plus les associations sont fortes et plus il y a une sélection de comportement adapté à la situation émotionnel qui se présente à un instant t. 

Cortex orbitofrontal (zone de convergence au niveau cérébral): 

-Donne la valeur émotionnel (valence négative ou positive) à une 

situation et permet de choisir un comportement adapté grâce à 

l’utilisation des marqueurs somatique. Cette valence va être attribuée en 

fonction du contexte. Le cortex ventromédian contribue dans la création 

de ressenti subjectif émotionnel. 

-Des informations de toutes les régions sensorielles 

-Des informations de structures biorégulatrices 

-Rejeter automatiquement certaines options à valeur négative et de 

donner priorité aux options à valeur positive 

Cortex préfrontal ventro-médian 

-Prend toutes les informations et créé un ressenti émotionnelle qui va 

permettre d’avoir une vision globale de la situation émotionnelle. 

S’il y a une lésion orbitofrontal : 

Impossibilité à utiliser les marqueurs somatiques (impossibilité à réactiver les états somatiques associés aux situations émotionnelles). Impossibilité d’activé notre vécu émotionnel passé, comportement non adapté à la situation. 

Déficit de création de nouveaux marqueurs somatiques, c’est-à-dire de nouvelles associations. Une fois qu’on est sortie d’une émotion, elle ne sera plus utilisée et n’existera plus d’une certaine manière. 9

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Théories incarnées de l’émotion : le rôle causal des changements corporels dans l’émotion (Niedenthal, 2007) 

Les émotions sont vécues à travers le corps. On parle de situation émotionnelle, d’acquisition de connaissance et de création de trace : on vit des expériences que l’on mémorise. On ne peut pas avoir de cognition sans notre corps. On réactive l’état dans laquelle se trouvait notre corps au moment où l’expérience s’est produite. Lorsque l’on repense à une situation, notre corps se remet dans l’état vécu lors de celle-ci et dans notre cerveau, les différentes régions cérébrales qui ont participé la première fois vont se réactiver. 

Le corps est important dans l’apparition de nos émotions. On ne considère jamais que l’on puisse faire émerger les émotions sans une part forte de ce qu’il se passe dans l’organisme. 

THEORIE BI-FACTORIELLE 

Stanley Schachter (1ère théorie cognitive) 

Deux facteurs sont nécessaires au déclenchement et la différenciation de l’émotion: 

1. Perception de l’activation physiologique (arousal) – n’est pas spécifique à l’émotion, détermine intensité. Il faut un changement physiologique pour que l’émotion émerge. Il s’agit d’une augmentation de l’activité physiologique non spécifique, on le retrouve dans toutes les émotions = pas de pattern spécifique à une émotion particulière. 2. Cognition concernant la situation déclenchant l’activation physiologique – détermine la qualité, valence – quelle émotion est ressentie (ex. joie, tristesse etc.) : met l’accent sur la connaissance qui nous entoure. On attribue une valence (plaisante à déplaisant) à différentes situations, qui puisse identifier la situation et dans laquelle l’éveil est ressentie. 

L’activation physiologique non spécifique couplée à l’interprétation cognitive de l’événement produit l’émotion. 

Schachter & Singer (1962) testent 3 hypothèses 

1. Un état d’activation physiologique (pas d’explication immédiate) ‘labellisation’ de cet état selon les cognitions existantes. Si un état d’activation physiologique se produit et qu’il n’y a pas d’explication immédiate, je vais chercher à labelliser cette information. Je vais pouvoir le faire grâce à des connaissances existantes que je possède. 2. Un état d’activation physiologique (présence d’une explication totalement appropriée) aucun besoin d’évaluation/labellisation selon des cognitions alternatives existantes peu probable. A l’inverse, si j’ai une explication immédiate totalement approprié, je ne vais pas aller plus loin dans les explications. 

3. Des circonstances cognitives identiques : réaction émotionnelle seulement si un état d’activation physiologique est ressenti. Si des circonstances particulières similaires à celle vécu où j’ai ressenti une émotion, et si je n’ai pas de changement physiologique, je ne ressens pas d’émotion. 

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Schachter & Singer (1962) principe de l’expérience 

ATTENTION : personne n’a réussis à reproduire les résultats de cette expérience, elle n’est pas réplicable. Ils ont injecté à un groupe de l’adrénaline, et à l’autre groupe une solution saline. L’objectif de l’expérience donné aux sujets : évalué des effets secondaires d’un composé vitaminé sur la vision. Il faut une situation dans laquelle le sujet ne peut pas donner de réponse immédiate à ce qui produit un changement physiologique. Le groupe d’adrénaline est divisé en 3 sous groupe : 

-informé : bonne information sur ce qu’ils vont avoir 

-mal informé : mauvais information sur ce qu’ils vont avoir 

-ignorant : rien n’est dit 

Résultat : 

Informé + environnement euphorique : ils savent que les effets sont dus aux médicaments Informé + environnement agressif : idem 

Mal informé + environnement euphorique : ressente une émotion positive 

Mal informé + environnement agressif : ressente une émotion négative 

Aucun effet + environnement euphorique : ressente une émotion positive 

Aucun effet + environnement agressif : ressente une émotion négative 

Labélisation de l’activation physiologique = attribution de la cause 

L’émotion se produit seulement quand: 

1. Une activité physiologique est présente 

2. Une cognition appropriée est présente 

3. Il y a la perception du lien de cause à effet entre les deux (attribution de la source de l’émotion) Une expérience de Dutton, D., & Aron, A. (1974) 

Procédure : Un expérimentateur demande à des hommes hétérosexuels traversant un pont d’inventer une histoire courte à partir d’une image. Ensuite, on leur propose d’appeler l’expérimentateur pour discuter des résultats. VI 1 : sur un pont en hauteur (arousal) vs un pont bas (pas de changement physiologique) VI 2 : expérimentateur homme vs femme 

Mesures : Contenu «sexuel» de l’histoire courte; si les participants téléphonent ou non 

Résultat principal : Histoires plus sexuelles et plus d’appels quand une femme attractive interviewe sur le pont en hauteur 

L’émotion émerge avec l’interprétation du contexte environnemental. 

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