CM1 Psychologie sociale L2 PSYCHO
SOI ET PRÉSENTATION DE SOI |
I/ DÉFINITION DU SOI ET SES DIFFÉRENTES DIMENSIONS
Qu’est-ce que le soi ?
Si on colle une pastille rouge sur le nez d’un enfant, il touchera le miroir au lieu de son nez. Vers 18 mois, il acquière la conscience du soi, et touche son nez au lieu du miroir.
–Martinot (2008) : le soi correspond à ce que nous voulons signifier quand nous disons « je ». Pour pouvoir dire je, je dois avoir conscience que ce jeu renvoie à ma personne, ce que je pense être.
–William James (1890):
Le soi contenu (soi-objet) : les caractéristiques que nous pensons posséder en tant qu’individu, ce que nous connaissons de nous même. Issus de nos évaluations, de nos prises de conscience. Fais référence à la connaissance et l’évaluation que nous avons de nous même, semblable dans son principe à la connaissance que nous avons d’autrui.
Le soi processus (soi-agent) : l’entité qui perçoit qui nous évalue. C’est dynamique. On prend conscience, on se regarde agir, on se présente d’une certaine manière aux autres. On évalue le contenu du soi. Structure exécutive du système mental qui dirige et contrôle les expériences, les pensées, les actes.
Les différentes dimensions du soi
1) Concept de soi
C’est la dimension cognitive. C’est le résumé des connaissances, des perceptions que les gens ont sur eux-mêmes. Sur ce que nous avons été, ce que nous sommes, ce que nous pourrons devenir. Ce n’est pas nécessairement vrai.
Renvoie à deux besoins:
–besoin d’unicité (identité personnelle) : renvoie au fait que nous éprouvons le besoin de nous sentir unique, particulier.
–besoin de similarité (identité sociale) : besoin de sentir que nous partageons des points communs avec les autres. Par exemple, la mode a très bien compris ce phénomène.
-Les sources de connaissances du soi :
*Soi-même = mémoire autobiographique : nous avons vécu un certain nombre d’expériences stockées en mémoire qui aide à nous dire ce que nous sommes, ce qui nous caractérise.
Perception de soi (Bem, 1972) : pour nous connaître nous même, on fait la même chose que pour connaitre une nouvelle personne. Nous observons nos propres comportements et c’est à partir de là qu’on comprend des choses sur nous même. Mais attention, deux conditions : il ne doit pas il y avoir un facteur dans la situation qui explique le comportement (facteurs extérieur qui amène à nous considérer comme tel), et il faut que les informations sur nos états intérieurs soit ambigües.
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*Les autres: regard d’autrui, comparaison sociale.
La perception de soi comme source de connaissance du soi
Une illustration empirique : Chaiken & Baldwin (1981) : on va demander à des sujets leur opinion vis-à-vis de la protection de l’environnement et leurs émotions/ressentis de celle-ci à travers plusieurs questions. – étape 1 (VI1): On leur fait passer un questionnaire selon le degré de cohérence/ambigüité de l’attitude vis-à-vis de l’écologie grâce à un questionnaire. On les divise ensuite en deux groupes : ceux qui répondent toujours positivement et dont l’attitude est stable vis-à-vis de l’environnement et un second groupe avec des réponses plus ambivalentes.
– étape 2 (VI2): saillance des comportements passés écolos vs. non écolo. Deux semaines plus tard, on leur demande de remplir un second questionnaire dont la première partie va rendre saillante soit les comportements écologiques (ou non) qu’ils ont au quotidien.
– étape 3 (VD) : mesure de nouveau leur attitude vis-à-vis de l’écologie.
Résultats :
-Pour les sujets qui se définissent comme écolo dès le départ : cela ne change pas de leur montrer qu’ils ont tel ou tel comportement.
-Pour les sujets qui ont des états intérieurs ambigus : si on leur montrer leurs comportements, ils vont se percevoir comme plus écolos ou défavorable à l’écologie selon leurs comportements qui leur a été montrés. => On voit donc qu’on s’observe sur l’observation de nos comportements pour faire des inférences et avoir des connaissances sur le soi.
1) Estime de soi
C’est la dimension évaluative. C’est le jugement que l’on
porte sur soi. « Je suis sportive, mais aussi un bon
sportif ».
Deux distinctions:
Personnelle : évaluation subjective de ce qui nous
concerne, attributs qui me sont propres.
Collective : Jugement de valeur à l’égard des
caractéristiques de ses propres groupe d’appartenance.
Dispositionnelle : trait de personnalité stable dans le
temps, dure presque toute la vie. Corrélé à rien, ne prédit
rien. Le fait de se sentir en général satisfait ou non n’est pas corrélé à de la réussite ou de meilleur capacité sociale mais uniquement au bonheur.
Situationnelle : sentiment à un moment donné qui peut être différent dans un autre contexte. Met l’accent sur le moment présent. Elle peut expliquer la réussite à un examen ou non.
« Monsieur propre et Monsieur sale » Morse & Gergen (1970) :
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Entretien d’estime de soi sous couvert d’entretien d’embauche. Le candidat (sujet naïf) rempli une échelle d’estime de soi seul. Un autre candidat (monsieur propre ou monsieur sale : comparaison sociale ascendante ou descendante) entre. On compare l’estime de soi avant et après l’arrivé de monsieur sale ou monsieur propre. -VI : Monsieur Propre vs Monsieur sale
-VD: changement d’estime de soi (ESaprès – ESavant)
–Résultats :
Monsieur propre | Monsieur sale | |
Changement d’estime de soi | -4,44 | +3,99 |
II/ LES MOTIVATIONS DU SOI
Les différentes motivations du soi
Forte motivation à maintenir une image de soi relativement stable et cohérente dans le temps, alors même que le soi évalue en permanence. Pour y arriver, on met en place différentes stratégies (soi processus). –Motivation à la consistance du soi
–Motivation à l’évaluation de soi
–Valorisation du soi
Attention: toutes ces motivations ne sont pas également importantes ! D’abord et avant tout : valorisation du soi
Motivation à la consistance du soi
Recours à différentes stratégies (qui implique le soi processus) comme par exemple la reconstruction biographique. On sélectionne les informations qui vont bien (information congruente avec ce que nous pensons de nous). Exemple : au lycée, toujours pensé être bon en maths. Depuis la dernière rentrée : accumulation de mauvaises notes, on y met sur le dos du prof (attribution causale externe). RDV parent prof : l’enseignant commence à dire des choses de nous (positif et négatif). Vu qu’on se sent bon, pour maintenir une image de soi consistante, on retient les infos positives.
Une stratégie pour maintenir un soi consistant : Swann & Read (1981)
Nous avons tendance à nous souvenir des infos cohérentes avec l’image que nous avons de soi. 1er étape : On demande aux sujets de remplir un questionnaire avec des échelles bipolaires. Les gens qui se perçoivent comme plutôt comme sociable/associable ; chaleureux/froid ; etc. On les divise ensuite en deux groupe : sympa pas sympa.
2ème étape : On leur fait remplir un autre questionnaire avec des échelles d’attitude sur certaines situations (brexit/avortement etc.) dans le but que l’autre personne se fasse idée sur leur personne. 3ème étape : L’expérimentateur ramène 4 bouts de papier : un seul contient l’avis du partenaire qui a lu l’échelle du participant. Il ne sait donc pas quel est le vrai avis sur sa personne. Pour les aider, le partenaire enregistre des commentaires positifs et négatifs. Ils doivent ensuite rappeler les commentaires dont ils se souviennent.
Résultat :
En bleu, hypothèse cohérente avec l’avis qu’ils ont d’eux-mêmes. = Ils ne se souviennent plus de commentaire que ceux qui avait un avis non cohérent avec le leur.
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Motivation à l’évaluation du soi
On recherche la vérité, désir de développer des connaissances de soi exactes, de se situer par rapport aux autres. Mais est ce le cas dans toutes les situations ?
Motivation à l’évaluation de soi ou bien… pas : Brown (1990)
⇨ Comprendre dans quelles conditions des individus vont être motivé à avoir des infos pour évaluer le soi.
On invente un sujet bidon : test de la capacité à faire des liens entre différentes informations. 1er étape : premier test verbale. 3 mots sont donnés et le but est de dire quel est le lien entre les trois. VI difficulté : facile + bravo vous faites partis des 10% les meilleurs/impossible + vous faites partis des 30% les moins bons.
2ème étape : mesure des compétences perçues, s’ils ont réussis ou non et ce qu’ils pensent de la suite. 3ème étape : on fait passer un second test verbal. On leur demande alors qu’ils veulent un feedback ou non.
Valorisation
On est motiver à maintenir une estime de soi positive et on évite les infos qui nous dévalorise. Cela renvoi à l’estime de soi, alors que la motivation de la consistante et évaluation fait partie du concept de soi
III/ PRÉSENTATION DE SOI
On le fait tous les jours en se présentant socialement à des personnes connus ou inconnus. Ce sont des éléments du soi qu’on va mettre en avant dans la rencontre à l’autre qui dépend de l’image qu’on veut donner à l’autre personne.
La présentation de soi authentique
Lorsqu’on cherche à ce que les autres nous connaissent mieux, qu’ils ont accès au vrai soi, ce que je suis vraiment. 4
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Exemple : quand on demande conseil à un ami, on doit lui donner accès à son vrai soi. Cela dépend de la quantité d’infos présentée et de la profondeur de ces informations.
Norme de réciprocité : les auteurs ont montré qu’on se révèle d’avantage à des personnes qui viennent juste de le faire eux-mêmes.
Révélation du soi :
-Positif : On apprend a mieux se connaitre, on donne un sens a ce qu’il se passe. Permet de faire des comparaisons sociales.
-Négatif : Peut faire revivre les émotions négatives.
On apprécie les gens qui nous écoute, la révélation du soi permet de développé des relations interpersonnelles de qualité à condition de révéler le soi de manière mesurer et dans un contexte approprié.
La présentation de soi stratégique
Permet de contrôler les perceptions que les autres ont de nous, je cherche à donner une certaine image de moi. Il existe différentes stratégies :
-Stratégie auto-handicapantes
-Se couvrir de gloire indirectement (TD1)
-Se conformer à l’opinion de la personne cible
*Stratégies auto-handicapantes
On prépare à l’avance les conditions qui pourraient expliquer un échec.
Exemple : ne pas travailler du semestre par peur de ne pas réussir. Il est plus facile d’expliquer que l’on n’a pas travaillé de dire qu’on s’est planté car on est mauvais.
Berglas & Jones (1978)
Demande à des sujets de réaliser une tâche de résolution de problème : certains faciles ou insoluble. On dit à tous les sujets qu’ils ont parfaitement réussis : c’est-à-dire que cela peut s’expliquer en termes de chance (insoluble) ou de compétence (simple)
On leur demande dans quelle mesure ils pensent réussir ou échouer le prochain test.
Proposition de prendre une drogue qui améliore (actavil) ou diminue les performances (pandocrin).
Capacité perçue | % choix pandocrin (-) | |
Problème insolubles | 7,8 | 60% |
Problème faciles | 10,7 | 19% |
*Se conformer à l’opinion de la personne cible
On se conforme à ce que l’on pense être l’opinion de l’autre, à ce que l’on attend de nous. 5
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Von Baeyer, Sherk & Zanna (1981) :
Toutes les participantes sont des femmes, qui participent à des cours sur l’entretien, elles doivent prendre part à un entretien d’embauche. On a réussi à leur obtenir un rdv pour un poste et être reçu par un homme, pour les aider à se préparer on leur envoi par la poste des informations sur le poste. On mesure leur adhésion aux stéréotypes de genre, leur tenue vestimentaire lors des cours. Elles reçoivent les réponses d’une autre candidate sur les stéréotypes de genre, soit stéréotypes traditionnelles (femme sensible, passive, tache simple, pas trop indépendante), ne soit pas trop stéréotypé (tâche difficile, femme indépendante, etc).
Le recruteur ne connait pas les hypothèses des chercheurs, ils posent des questions sur : – Expérience pro
– Objectif de carrière
– Attitude vis-à-vis du mariage et des enfants
Résultats :
– Des sujets extérieurs doivent juger le degré d’attractivité et de séduction, ils vont trouver les femmes plus attractives si elles pensent que le recruteur est machiste.
– Temps de l’entretien : plus court si le recruteur est machiste
– Temps de regard : plus long, si le recruteur n’est pas machiste.
– Réponse à la dernière question : traditionnelle ou non traditionnelle selon le recruteur.
D’après la motivation à la consistance :
Henri se considère comme un très bon commercial dans l’entreprise où il travaille depuis 10 ans. Son patron le convoque un matin pour lui présenter des avis de ses collègues à son propos.
a) VRAI Henri, sachant que son patron l’apprécie, retient plus de commentaires positifs à son égard b) VRAI Henri, sachant que son patron ne l’apprécie pas, retient moins de commentaires positifs que s’il se sentait apprécier par son patron
c) FAUX Henri, sachant que son patron l’apprécie, retient plus de commentaires négatifs à son égard que les commentaires positifs
d) FEUX Henri, sachant que son patron ne l’apprécie pas, retient plus de commentaires positifs que s’il se sentait apprécier par son patron